Génie de la Renaissance italienne, Michel-Ange (1475-1564) était avant tout un brillant sculpteur sur marbre, mais il était aussi connu comme peintre du Vatican, notamment dans la Chapelle Sixtine. Passionné d’anatomie et d’humanisme, Michel-Ange n’hésite pas à représenter des nus païens dans ses grandes fresques religieuses, à tel point que cela est parfois considéré comme scandaleux à son époque. Ce travailleur infatigable et admirateur de l’Antiquité était aussi un architecte qui réalisa certaines des plus grandes œuvres de la Renaissance.
Il est né Michelangelo di Lodovico Buonarroti Simeone, mais tout le monde le connaissait sous le nom de Michelangelo. L’artiste « sacré » est originaire de Caprese, non loin de Florence, fils d’un magistrat et d’une jeune femme décédée en bas âge. Michel-Ange a été élevé par une infirmière dont le mari était tailleur de pierre. Malgré les réticences de son père, il entreprend un apprentissage dans l’atelier du peintre Domenico Ghirlandaio.
Michel-Ange a été reconnu comme un homme de grand talent dès son plus jeune âge et il est entré au service de Laurent de Médicis dit Le Magnifique. Ce fut une période heureuse où l’artiste fut formé à la philosophie néoplatonicienne et participa à une dissection publique commandée par Léonard de Vinci à l’hôpital de Florence.
Après la mort de son premier mécène, Michel-Ange s’installe à Rome. Il était naturellement destiné à travailler pour le pape. Son premier grand chef-d’œuvre est l’iconographie de la basilique Saint-Pierre. En 1503, le pape Jules II le chargea d’exécuter son futur tombeau. C’est aussi lui qui chargea l’artiste de peindre le plafond de la Chapelle Sixtine, la chapelle privée du Pape. Malgré l’énormité de la tâche (1 000 mètres carrés), il achève seul les travaux de 1508 à 1512, et travaille pour la ville de Florence les années suivantes.
En tant qu’homme de la Renaissance, Michel-Ange était un admirateur de l’Antiquité. Il s’inspire d’exemples grecs et romains, mais imprégné d’une nouvelle signification commémorative. Son immense David (1501-1504) fit scandale, probablement à cause de sa nudité : installée à Florence, la sculpture fut jetée de pierre, jetée de son socle et partiellement brisée. Un admirateur a récupéré les fragments, mais la sculpture peut être restaurée !
En 1534, Paul III est élu pape, nommant Michel-Ange peintre, sculpteur et architecte du Vatican. Entre 1536 et 1541, l’artiste est chargé par son prédécesseur de réaliser Le Jugement dernier, une immense fresque pour la Chapelle Sixtine. Les dernières années de sa carrière sont consacrées aux travaux de construction, notamment à l’aménagement de la place du Capitole, siège du gouvernement de la ville. Michel-Ange a restauré l’ancien monument à Marc Aurèle et a redessiné la place qui l’entoure.
Le tempérament de Michel-Ange a été décrit comme arrogant, volontairement irrévérencieux. Il a été fortement influencé par l’héritage néoplatonicien de son mentor théoricien Jean-Pique de la Mirandor, qui critiquait un monde papal composé de privilèges, ancré dans l’hypocrisie et le dogme.
Bien qu’elle ait été condamnée par l’Inquisition, l’homosexualité de Michel-Ange est bien connue. Il est tombé passionnément amoureux de Tommaso dei Cavalieri, lui a envoyé des dizaines de poèmes, et il n’était pas rare que des artistes incluent des insinuations sexuelles dans leur travail. Michel-Ange est mort à l’âge de quatre-vingt-huit ans et a été enterré avec honneur.