Le Radeau de La Méduse

L’histoire fait alors la une des journaux. En 1816, le bateau français La Méduse s’égare au loin des côtes mauritaniennes avec près de 400 personnes à son bord alors qu’elle s’apprête à coloniser le Sénégal. Sous ses ordres, un officier de l’ancien système n’a pu empêcher le bateau de s’échouer sur le banc de sable.

Et pour cause, il n’a pas navigué depuis plus de 20 ans ! Théodore Géricault a rapidement saisi le sujet et étudié l’actualité en détail avant de décrire le plus grand chef-d’œuvre de sa vie.

Face à une telle scène, comment rester indifférent ? Géricault a immortalisé un moment de terreur bouleversant sur fond d’espoir. Pour atteindre le continent, les dériveurs n’ont d’autre choix que de construire des radeaux. Dans treize jours, chacun vivra une véritable épreuve, ravagé par la soif et la faim, et certains finiront même par le cannibalisme. Ils n’en survécurent pas plus de dix.

Une enquête extraordinaire a été ouverte et se poursuivra pendant trois ans. Géricault interroge les survivants, il construit une maquette de scène et réalise de nombreux croquis préparatoires. Il est même allé à la morgue pour étudier le cadavre !

On comprend aisément pourquoi cette toile de 5 x 7 mètres a fasciné et choqué le public. Géricault réussit l’exploit de mettre en lumière l’échec de la Marine nationale à créer des œuvres marquantes.

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